Nos adhérents publient : entretien avec Jean-Jacques Gillot autour de “Los Embarbelats”

A l’occasion de la sortie du livre Los Embarbelats, Jean-Michel ADENOT, Président de HSCO, a interviewé l’un des auteurs, Jean-Jacques GILLOT :

  1. Bonjour Jean-Jacques, tu es membre fondateur de HSCO et historien chevronné du Périgord. Peux-tu nous présenter ton dernier ouvrage ? Je note que tu as publié ton Doublemètre (On l’appelait Doublemètre, Ed. Livres de l’Ilôt,2018) en duo avec Jacques LAGRANGE, et cette fois Los Embarbelats en trio avec Francis-André BODDART et Guy-Francis LACHAPELLE DU BOIS.

Et aussi « nombre de contributeurs » ! Tu retrouveras une présentation détaillée de mes complices François-André Boddart et Guy-Francis Lachapelle en 4e de couv… C’est en effet un travail de longue haleine et qui donnera lieu à d’autres publications.

  1. Comment t’es venue l’idée de ce livre ? Les PG sont en général le parent pauvre des études sur la période …

Effectivement, à part le travail de l’universitaire Yves Durand, les prisonniers de guerre sont les parents pauvres, comme tout “peuple des vaincus”. Ceci étant, nombre de narrations existent, mais bien moins que pour l’épopée résistante bien plus porteuse.

  1. Quelles différences notes-tu entre l’image habituellement véhiculée par les PG et le résultat de tes investigations ?

Avec les trois tomes à suivre, nous aurons l’exhaustivité des PG périgordins de naissance, d’adoption (immigrés) ou de circonstances (familles réfugiées, dont de nombreux Alsaciens). L’objectif n’est pas seulement une recherche d’appui à la connaissance. Il se veut aussi la description substantielle de parcours de vie, de ruptures et de drames familiaux, celle de souffrances méconnues qui furent autant mentales que physiologiques. Mais encore, la mise sur le gril des dirigeants politiques et militaires incapables de se décider entre les deux périls de l’époque.

  1. Sur des milliers de cas, comment as-tu sélectionné les cas exposés ? Est-ce une typologie particulière ?

Sur les quatre tomes tu noteras que notre démarche sera exhaustive. Comme pour mon précédent Résistants du Périgord (1.500 bios) en 2011, j’avais connu une cinquantaine de PG dont mon instituteur et … mon curé. Des cas étaient incontournables par la personnalité des intéressés. Les autres sont souvent venus de la rencontre avec des descendants à l’occasion de mes salons du livre. Avec les deux Francis, nous avons ajouté en creusant dans les registres-matricules.

L’ensemble du 1er tome offre, par la loi des grands nombres, un échantillon très représentatif.

Les trois tomes à venir et en cours de finalisation vaudront donc par la poursuite du processus engagé et j’ai remarqué que beaucoup de descendants sont entrés en recherches pour combler le silence très fréquent de leurs parents.

  1. A ce titre, le Périgord est-il représentatif de la France ou bien présente-t-il des particularités notables ? Pourquoi avoir ajouté une courte section concernant des cas de Périgordins ayant œuvré « de l’autre côté de la colline » ?

Il n’y a certainement pas de spécificité locale. Quant à la rubrique “sous uniforme ennemi”, elle ne sera pas renouvelée, tant par manque de sources que parce qu’il faut savoir se limiter. La présente a voulu montrer que la guerre est toujours une connerie sans limites mais aussi que les choix et les contingences de l’heure furent divers. On y voit que la dimension anticommuniste généra des engagements par répulsion, plus que par adhésion au système nazi.

  1. Quelles sont les réactions constatées dans les milieux régionaux de la Mémoire ? Peux-tu nous préciser les suites qui seront données à la sortie de cet ouvrage (conférence, tome 2, série TV, manifestations publiques …) ?

L’ouvrage sera présenté à la presse le 17 janvier. Nous l’avons fait pour faire avancer la connaissance. Déjà une exposition sur la question a été faite dans une localité très concernée, et trois conférences ont été faites sur le thème. Il est vrai que je travaille la question depuis sept ans !

Merci Jean-Jacques pour toutes ces précisions !

Outre les circuits habituels, nous rappelons que l’ouvrage peut être commandé auprès de l’auteur pour le prix de 30€ (port compris). Il est possible aussi de se procurer On l’appelait Doublemètre, pour 25€ port compris.

Jean-Jacques GILLOT, La Bénéchie, 24330 LA DOUZE.

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