Nos lectures

21 novembre 2022

 

La filière, Philippe Sands

Membre convaincu du parti nazi dès 1923, aveuglément soutenu par son épouse Charlotte, Otto von Wächter a rapidement intégré l’élite hitlérienne, devenant notamment,  au début de la Seconde Guerre mondiale, gouverneur de Cracovie en Pologne, puis gouverneur du district de Galicie, dans l’ouest de l’Ukraine actuelle – deux territoires qui furent le théâtre de l’extermination des Juifs. En 1945, après la défaite du Reich, il parvient à fuir, se cache dans les Alpes autrichiennes avant de rejoindre Rome et le Vatican, qui abrite l’une des principales filières d’exfiltration des nazis vers l’Amérique du Sud. C’est là qu’il trouve la mort, en 1949, dans des circonstances. Comment a-t-il pu se soustraire à la justice, de quelles complicités a-t-il bénéficié ? A-t-il été réduit au silence ?

Une passionnante enquête à rebondissements, une traque échevelée au cœur des archives et des souvenirs. Florent Georgesco, Le Monde.

Traduit de l’anglais par Astrid von Busekist.

Le Livre de Poche.

 

5 septembre 2022

Darnand et les fusillés d’Eysses, Jean-Pierre Koscielniak

L’événement aura un retentissement national, le 19 février 1944 éclate à la maison centrale d’Eysses à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), une insurrection armée visant à libérer les quelque 1400 résistants qui y sont détenus. Mais après dix heures d’un combat inégal et devant la menace d’une intervention allemande, les mutins sont contraints de déposer les armes.

Face à la gravité de la situation, le chef milicien Joseph Darnand, devenu secrétaire général au Maintien de l’ordre se déplace en personne pour organiser la répression. Menée par trois de ses séides, un intendant de police toulousain aussi rigide qu’implacable, un collaborationniste fanatique et un magistrat colonial dévoyé, celle-ci se solde par la condamnation à mort et l’exécution de douze hommes.

Douze peines capitales prononcées par les juges « fantômes » d’une cour martiale dont l’auteur, 75 ans après les faits, nous révèle enfin l’identité.

Télécharger le bon de commande => https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/8/files/2019/11/Bon-de-commande-Eysses.pdf

 

13 mai 2021

 

Olivier PIGOREAUSanglante randonnée. La 8e compagnie ‘Brandebourg’ contre la résistance. Nouvelle édition augmentée, Paris, Konfident, 2021, 446 pages, 24€ – Commander

 

 

De la réédition très enrichie du livre d’Olivier Pigoreau sur le 8e Cie du 3e régiment de la division Brandebourg…  Par Jean-Marc Berlière

L’histoire est forcément – comme les autres – une science révisionniste et cumulative.

De nouvelles découvertes archivistiques, de nouveaux témoignages, permettent et imposent de remettre son ouvrage sur le métier, pour préciser, corriger, enrichir une recherche qui semble infinie !

Ce livre en est une magnifique illustration.

J’avais parlé lors de la sortie de la 1ere édition (Nouveau Monde, 2013) du travail méticuleux, rigoureux de ce chercheur qui, le premier, a mis au jour les méfaits commis par la 8e compagnie du 3e régiment de la division Brandebourg, une formation que la mémoire locale confond encore avec des SS, voire des miliciens.

Encadrés par des officiers et sous-officiers allemands, les quelque 200 volontaires français de cette formation ont laissé sur leur passage, des Pyrénées et de la région bordelaise à la Provence et au midi méditerranéen, une trace sanglante semée de crimes, d’exécutions, de vols et de destructions (on peut leur attribuer entre 350 et 500 victimes dans une vingtaine de départements).

Grâce aux témoignages suscités par la première édition, aux archives que lui ont confiées les acteurs ou leurs descendants, à plusieurs cartons mis au jour à Vincennes, au dépouillement des Archives de la Justice militaire et des cours de justice, Olivier Pigoreau — qui est devenu lui-même éditeur – produit un livre très enrichi, notamment des destins qu’il a pu retracer de ces volontaires, essentiellement français (même si on compte quelques Espagnols et Italiens parmi eux), jeunes pour la plupart voire très jeunes, venus de diverses formations collaborationnistes mais essentiellement du PPF et de la LVF.

Ils sont originaires de Paris, de Bordeaux, des Landes, du milieu marseillais. Attirés par le meurtre, le vol, la violence, se battant sans espoir de pardon, ils n’attendent rien de l’avenir et laissent libre cours à leurs instincts. Dans un pays en quasi guerre civile, ils ont des armes, le droit de s’en servir et l’impunité assurée. Issus de tous les milieux – fils de bonne famille, ouvriers, truands, souteneurs – on trouve parmi eux d’anciens communistes, voire des maquisards retournés. Combattant sans merci maquisards et résistants, se faisant passer pour des réfractaires, des résistants recherchés, ils infiltrent les maquis et à l’aide des renseignements de leurs informateurs, des dénonciations et délations, mais aussi des aveux obtenus sous la torture, ils ont fait des ravages dans la résistance du midi

Après leurs dernières exactions commises dans la vallée du Rhône, le Lubéron, les monts de Vaucluse, ils gagnent l’Allemagne et la région de Fribourg. On les retrouve dans le Streifkorps Sudfrankreich puis dans les Jagdverbände, les formations de chasse SS, engagés dans des missions de renseignement, sabotages derrière les lignes avant de rejoindre le Werwolf…

L’auteur piste quelques-uns de ces hommes qu’on retrouve en Amérique Latine ou …Italie impliqués dans les attentats montés par l’extrême droite à l’époque de la stratégie de la tension.

Si j’ajoute que le style et le récit sont remarquablement conduits, on comprendra qu’il s’agit d’un livre à acquérir par tous les passionnés de cette période.

Jean-Marc Berlière.

 

24 janvier 2021

Gilles ANTONOWICZ a lu le Journal d’une pétainiste, le revers de la médaille, de Monique GUYOT (présenté par Philippe LABORIE, préface de Gilles VERGNON, publié aux Presses Universitaires de Grenoble) et en a fait une recension que l’on peut lire par ce lien : https://atlantico.fr/article/decryptage/-journal-d-une-petainiste-le-revers-de-la-medaille–de-monique-guyot—le-journal-d-une-habitante-du-vercors–1944-1945–un-temoignage-historique-de-premiere-importance

 

 

 

10 février 2021

Jacques PIRONDEAU nous conseille :

Stiver Jean-Luc, Avaient-ils le choix ? Réquisition de la main d’œuvre dans le département de l’Indre 1942-1945, Éditions Points d’Aencrage, 2020, 372 pages.

Préface élogieuse de Raphaël Spina, spécialiste national du STO, enseignant chercheur à l’université Aix Marseille et auteur de « Histoire du STO », Perrin, 2017.

Une étude départementale quasi-exhaustive de la réquisition de la main d’œuvre dans le département de l’Indre étudiée sous tous ses aspects : départ volontaire, Relève, STO et les différentes actions Sauckel, requis et peignage des entreprises. Jean-Luc Stiver montre également l’implication de Vichy et de la politique nationale au sujet des travailleurs et de leurs affectations… Une note de Pierre Laval du 18 mai 1943 expliquant pourquoi et comment certains étaient affectés à l’Organisation Todt en France et d’autres envoyés en Allemagne.

L’ouvrage étudie également les répercussions du mouvement des réfractaires cachés dans des fermes et parfois sur la constitution de certains maquis.

L’ouvrage comporte de nombreux tableaux statistiques et est agréablement illustré de documents d’époque.

A lire : https://www.lanouvellerepublique.fr/indre/les-requisitionnes-du-sto-avaient-ils-le-choix

10 janvier 2021

Gilles ANTONOWICZ a lu :  Ils voyagèrent vers des pays perdus, le dernier livre de Jean-Marie ROUART  :

« Je vous conseille, pour bien débuter l’année, la distrayante lecture du dernier roman de Jean-Marie Rouard ! »

Lire un extrait sur le site de l’éditeur :

https://www.albin-michel.fr/ouvrages/ils-voyagerent-vers-des-pays-perdus-9782226457806

Entretien à lire sur le site du Figaro (article réservé aux abonnés) : https://www.lefigaro.fr/livres/jean-marie-rouart-c-est-l-imagination-et-non-l-intelligence-qui-guide-les-hommes-20210108