Lydie HERBELOT et Dominique FEY, membres actifs de HSCO, viennent de publier Clairvaux en guerre, chronique d’une prison (1937-1953), aux Editions Imago.
Ils nous présentent leur ouvrage :
Cette monographie consacrée à la maison centrale de l’Aube évoque les occupants successifs qu’elle a pu accueillir entre ses murs, de 1937 à 1953 :
— 1937, car il s’agit dès ce moment de se préparer à la guerre qui menace et de gérer les espions qui travaillent au service de l’Allemagne.
— 1953, car la date correspond à la dernière loi d’amnistie qui élargit presque tous les épurés encore en prison, et qui libère Clairvaux de ses derniers « collabos » dont les plus célèbres ont passé là plusieurs années, tels que Maurras, Vallat, Cousteau, Rebatet, Marion ou Benoist-Méchin par exemple.
Dans l’intervalle, ce sont les détenus emprisonnés par les tribunaux allemands et les communistes – qu’ils soient internés administratifs ou jugés pour activisme politique – qui ont cohabité dans cette vaste enceinte. Parmi les seconds, on retiendra en particulier les noms de Guy Môquet ou Pierre Daix, et beaucoup des otages assassinés à Châteaubriant.
Il nous a semblé intéressant de comprendre comment un même lieu – et parfois un même personnel pénitentiaire – avait pu accueillir des détenus aussi différents, le tout sur un fond historique particulièrement âpre, qu’il s’agisse des heures noires de l’Occupation ou des lendemains difficiles que constitue l’immédiat après-guerre.
L. HERBELOT
D. FEY
Lydie HERBELOT, agrégée de Lettres modernes, licenciée en Histoire de l’Art, est enseignante au lycée Camille Claudel à Troyes.
Dominique FEY, titulaire d’un DEA d’Histoire (sous la direction de Benoît Garnot), est enseignant au lycée Les Lombards à Troyes.
Pour lire un extrait et commander le livre (lien vers le site des Editions IMAGO) : http://www.editions-imago.fr/listeauteur.php?recordID=562&categorie=Histoire%20contemporaine%20XIXe%20-%20XXIe
Le 24 février 2019, L’Est-Eclair a consacré un long article au livre, avec interview de Dominique Fey et Lydie Herbelot :
http://www.lest-eclair.fr/id43467/article/2019-02-24/la-tres-longue-guerrede-clairvaux
L’article de l’Est Eclair est très intéressant même s’il recèle quelques erreurs de retranscription. Ainsi le 1er fusillé de Clairvaux est-il abattu le 24 septembre 1941 et non le 27. « Hermann » n’est pas le pseudo de Otto Brandl, c’est plutôt l’inverse. De même Frédéric Martin et Gédéon Van Houten ne font pas partie de la bande du 93 rue Lauriston mais de celle de Neuilly.