Jean-Pierre Koscielniak – Crédit photo JPK
Jean-Pierre KOSCIELNIAK, membre de HSCO, professeur d’histoire et auteur de nombreux travaux sur l’histoire du régime de Vichy, de la Résistance et de la Libération en Lot-et-Garonne, a publié récemment son dernier travail de recherches. Il s’agit cette fois d’un recueil de près de 150 lettres écrites par des Lot-et-Garonnais entre 1940 et 1945 (lettres de prisonniers, de délation, de fusillés, d’antisémites, de pétainistes…) classées et contextualisées pour approcher au mieux ce que fut le quotidien et l’état d’esprit des habitants pendant cette sombre période.
A l’occasion de cette publication, nous rappellerons aussi son ouvrage précédent, Darnand et les fusillés d’Eysses, autopsie d’une répression, paru en 2019.
A l’encre des années noires… Lettres de Lot-et-Garonnais, 1940 – 1945, 2022, 180 pages, 16 euros.
Compte-rendu par Hubert DELPONT, docteur en histoire, paru dans la Revue des Amis du Vieux Nérac, n° 59 décembre 2022 : Compte rendu dans Revue des Amis du Vieux Nérac, n° 59 décembre 2022
Presse : https://www.ladepeche.fr/2022/12/13/un-historien-a-la-mediatheque-10864801.php
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Darnand et les fusillés d’Eysses. Autopsie d’une répression, par Jean- Pierre Koscielniak, 2019. Format : 14 x 20,5 cm, 160 pages, 15 €. Tirage limité.
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L’événement aura un retentissement national…
Le 19 février 1944 éclate à la maison centrale d’Eysses, à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), une insurrection armée visant à libérer les quelque 1 400 résistants qui y sont détenus. Mais après dix heures d’un combat inégal et devant la menace d’une intervention allemande, les mutins sont contraints de déposer les armes. Face à la gravité de la situation, le chef milicien Joseph Darnand, devenu secrétaire général au Maintien de l’ordre, se déplace en personne pour organiser la répression. Menée par trois de ses séides – un intendant de police toulousain aussi rigide qu’implacable, un collaborationniste fanatique et un magistrat colonial dévoyé –, celle-ci se solde par la condamnation à mort et l’exécution de douze hommes. Douze peines capitales prononcées par les juges « fantômes » d’une cour martiale dont l’auteur, 75 ans après les faits, nous révèle enfin l’identité…
Compte-rendu par Hubert DELPONT :
Centrale d’Eysses. Beaucoup de Lot-et-garonnais savent qu’elle est la prison centrale du département, dans la proche banlieue de Villeneuve. Certains ont lu ou entendu que pendant la guerre, des événements dramatiques s’y déroulèrent.
A la fin de 1943, le régime de Vichy décide en effet d’y entasser près de 1500 prisonniers politiques, pour la plupart résistants, auparavant détenus dans des prisons des deux zones ou des camps d’internement. Immédiatement, y fleurissent des projets d’évasion dont un premier réussit le 3 janvier 1944 permettant à 54 prisonniers de se faire la belle. En riposte, Vichy nomme un nouveau directeur. Le samedi 19 février, une insurrection éclate, à l’occasion d’une inspection de la centrale, au cours de laquelle le directeur et plusieurs gardiens sont pris en otage. Accourent autorités, gendarmes, GMR et 150 soldats allemands. Contre la promesse de non-représailles, les mutins libèrent leurs otages.
Le lendemain, une Matford blindée pénètre dans la cour de la prison. Joseph Darnand, Secrétaire général du maintien de l’ordre et chef de la milice en descend, avant de répondre à la promesse de non-représailles : « Je m’en fous », puis d’exiger « 50 têtes »… Lire la suite => Koscielniak_Eysses compte rendu Hubert Delpont
Voir site Criminocorpus : => https://portrait-culture-justice.com/2019/11/270-portrait-du-jour-jean-pierre-koscielniak-professeur-historien-et-rat-d-archives.html